오징어게임 [Squid game], la télé-réalité des 1%


Coucou les sérivores
! Bien entendu, difficile d'échapper au phénomène Squid game, nous arrivant de Corée du Sud, réalisé par Hwang Dong-hyeok et diffusé sur Netflix. Le show nous est présenté comme une dystopie, dans laquelle des individus ordinaires, endettés et ballotés par les aléas de la vie dans une société consumériste, se voient proposés un jeu mortel, pour le plus grand plaisir de ces bons vieux riches blancs, toujours à s'ennuyer, et ne trouvant donc rien de mieux que enrober leurs loisirs inhumains dans un peu de morale karmique, que leurs sbires servent aux candidats d'épreuves inspirées de jeux enfantins, le tout dans un décors de télé-réalité démentiel.

Sans grande surprise, le show connaît beaucoup de succès, et de ce que je comprend, seul son esthétisme et son propos ultra-violent sont retenus. Dommage, mais pour les amateurs de séries, nous avons ici un produit plutôt ordinaire, avec les archétypes habituels des dramas coréens, et où la conclusion de la saison 1 ne fustige en rien les 1%, mais désigne plutôt les bassesses d'âmes des individus ordinaires, perdant toute mesure pour de l'argent. Encore dommage. 

Squid game n'en reste pas moins un représentant actuel d'un genre traversant les époques, et il est indéniable que sur un plan technique, le show est traversé de belles fulgurances, le faisant sortir du lot. Je vais donc vous proposer un décorticage afin de le transposer dans le jeu de rôle Comme à la télé!

Ici nous partons donc de l'ordinaire. Les personnages seront donc des individus normaux, sans spécialités particulièrement flamboyantes, et se trouvant en posture d'instabilité sociale. Habitués à subir plutôt qu'à prendre leur destin en main, ces personnages vont se retrouver confronter à des choix les incitant à puiser dans leurs réserves. L'idée de la contrainte morale n'est pas nouvelle, et le fait qu'il s'agisse d'un jeu où prévaut la loi du plus fort ne fera qu'accentuer les côtés sombres, les faiblesses. Ainsi donc, plutôt qu'une Spécialité, il serait judicieux d'indiquer une Faiblesse, pouvant être sollicitée par le Metteur en scène via les ● Plus intéressant encore, les autres participant.e.s pourraient également solliciter les faiblesses de leurs partenaires, afin d'obtenir des ● pour le groupe. 

A noter que la somme des Attributs pourrait être limitée à 8◉ plutôt qu'à 10, afin de refléter l'état de personnages en marge de la société, amoindri physiquement, intellectuellement ou émotionnellement. Les épreuves du jeu seraient autant de déclencheurs pour faire ressortir les Faiblesses, mais également les limites d'Attributs. L'intérêt scénaristique dans Squid game n'est pas de tourmenter les personnages, mais plutôt d'introduire des sous-intrigues éphémères, comme celle du Docteur par exemple. Plutôt que mettre en avant un sadisme grotesque à la Saw, les épreuves comme les phases de repos doivent être autant de moments où développer la psychologie des personnages sera capitale pour la survie. 

Pour ce qui est de l'usage des ●, bien entendu l'Ellipse sera bannie des sessions, et a contrario, le Flashback sera vivement encouragé, pourquoi pas afin de créer des liens avec les antagonistes. Egalement, l'usage du Deus ex machina sera déconseillé. Le show montre en effet une organisation aux rouages parfaitement huilés, massive et tentaculaire, face à laquelle les protagonistes ne pourront qu'échapper de justesse, en se faufilant dans le système. 

En réalité, un sérivers à la Squid game pourrait très bien s'apparenter au genre de l'espionnage (un article sur ce genre, ICI), car si la survie des participants sera forcément terriblement compromise par l'introduction de règles du jeu faussées, et d'autres candidats devenant des antagonistes, il existera la possibilité de l'évasion, en passant par une compréhension du lieu et des pouvoirs s'y exerçant. Un peu comme les nerds de Battle royale, refusant de jouer et se concentrant sur un moyen pour faire sauter le système. 



4 commentaires:

  1. J'ai pensé à Running man, le film adapté du roman. Pas de surprise autre que l'esthétique super bien pensée.

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  2. J'ai bien aimé la série, malgré un essoufflement à la fin. L'idée de faire des sessions/ jeu télévisé, tu en avais parlé en mode DD, je m'en souviens.

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  3. Pas ouf cette série, mais ton article est cool!

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  4. J'adore l'intensité parfois exagérée des interprétations coréennes.

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