Mettre du James Gunn dans son sérivers!

 


Coucou les sérivores! Comme je prépare une adaptation de l'adaptation des Gardiens de la galaxie, par le réalisateur et scénariste James Gunn, je me suis dis que, pourquoi ne pas tenter de proposer d'injecter son style dans d'autres sérivers, et aller vers quelque chose de plus générique - oui les râlistes, je sais que vous n'aimez pas ce mot - voici donc mon approche du style Gunn, pour Comme à la télé

De prime abord, nous allons partir du postulat que James Gunn se concentre sur des réalisations très punchy, avec des constructions pas trop finaudes et des genres parlant essentiellement aux grands enfants. Les adorateurs de la filmographie Scorcese n'entendront probablement jamais parler de lui, ceux de Nicolas Winding Refn feront une syncope, bien que certains aspects du style Gunn puissent les interpeller. Bref, c'est du cinéma populaire, le terme n'est pas du tout péjoratif et indiquera plutôt un rythme rapide tout du long, des personnages peu développés mais particulièrement attachants, grâce à un jeu émotionnel lui non plus pas vraiment en finesse, mais fonctionnant très bien. L'ascenseur émotionnel est en effet une technique suremployée par James Gunn, caractérisant son style par ce biais. 

Alors comment appliquer cela dans un sérivers? Ma foi, c'est plutôt simple, bien que cela s'éloignera des habituelles constructions d'épisodes comme nous avons l'habitude de les voir. Avec du James Gunn, il faut aller vite, tout le temps, et ne ralentir que pour placer une punchline ou plus généralement, une séquence-émotion. On voit plutôt cela au cinéma, car mettre en place de telles séquences implique généralement des moyens techniques rarement disponibles sur une série. En jeu de rôle, tout étant possible, il est donc parfaitement judicieux de lancer un long plan-séquence et de démarrer un épisode autour d'une poursuite, se focalisant sur les différents protagonistes, leurs points de vue d'une même scène, avec les autres participant.e.s incarnant pour l'occasion antagonistes ou seconds rôles. Pas le temps de niaiser, comme on dit, et les scènes devront êtres hachées, c'est-à-dire entrecoupées d'interventions du metteur en scène qui devra ajouter de nouveaux éléments propres au genre de la poursuite. L'idéal est de mettre un chrono en place, aux yeux de toutes et tous, pour changer rapidement de protagoniste en formant une suite logique d'enchaînements. 


Le style James Gunn est loufoque, avec des personnages bien dérangés, comme Crimson bolt et Boltie, les protagonistes de son film Super, incarnés par Rainn Wilson et Eliott Paige. On se prends à avoir pitié pour eux, et si leurs actions de justiciers sont parfaitement répréhensibles, le rythme rapide et violent nous permet de voir plus rapidement leurs fêlures et "d'adhérer" à leur cause. C'est grossier, mais cela fonctionne souvent. On retrouve cette combinaison du rythme et du pathos dans Guardians of the galaxy, ou les marottes super-héroïques et même tentaculaires du réalisateurs se cristallisent avec beaucoup de dynamisme, et l'introduction rapide des fêlures de chacun et chacune. Et vous me direz que c'est un peu pareil dans le cinéma de Joss Whedon, ce qui n'est pas faux pour ces derniers films, mais où la combinaison pathos/ rythme rapide tombe régulièrement à plat. Chercher la bonne punchline au moment opportun est difficile, réduire la courbe de l'ascenseur émotionnel annule l'effet recherché, et à mon avis, mieux vaut suivre le style Gunn et ne pas enchaîner trop vite une belle scène émotionnelle avec un effet comique, je pense qu'il n'y a rien de pire. 

Concernant d'éventuelles modifications des règles de CàlT, le style Gunn impliquerait de probablement faire bien moins de mises durant des scènes dynamiques, celles pendant lesquelles les protagonistes vont se déplacer, la demande d'une mise doit correspondre à une scène précédent un moment dramatique ou un effet comique, voir même amener l'un de ceux-ci avec un léger décalage. L'idéal je pense serait, juste après une scène dramatique, de faire une ellipse. Comme souvent, le plus compliqué sera d'intégrer la comédie dans le sérivers, le dosage est nécessairement subtil, même pour du James Gunn. Je pensais plutôt à quelque chose autour de la phrase-choc des protagonistes, à la modifier en un gimmick comme une habitude étrange ou un comportement anormal, élargie un peu la notion de récurrence, plus seulement aux mots. Pourquoi pas d'ailleurs envisager une récompense en (◉) lorsque ce gimmick amène à un pic de l'ascenseur émotionnel.  

Je m'arrête là, même en ayant deux ou trois autres réflexions concernant ce style totalement cinématique pouvant être intégré dans un sérivers pour CàlT! Si vous avez des questions, des remarques ou des idées venant nourrir cet article, n'hésitez pas à laisser des commentaires! 

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