Animal kingdom, la famille dysfonctionnelle

 


Coucou les sérivores! Allez, attaquons tout de suite un gros dossier; La famille! Une valeur importante que nous vendent les séries américaines, et qui comme d'habitude, peut rapidement plomber un show lorsqu'elle n'est pas bien amenée, servant de prétexte à tout et n'importe quoi. Pour nous pencher sur le thème, j'avais pensé à Dallas, mais la série, même dans sa dernière mouture, ne doit pas trop vous parler. Je vous propose donc de voir tout ça avec la série de Jonathan Lisco, inspirée du film australien de David Michôd, également producteur ici. Elle est diffusée sur TNT - pas la nôtre, celle de Ted Turner - et la cinquième saison vient tout juste d'arriver. 

Alors, pour résumer Animal kingdom. Nous allons suivre Joshua, jeune homme brillant venant de perdre sa mère, victime d'overdose, et étant mineur, devant aller vivre chez sa Grand-mère Smurf, incarnée par une Helen Barkin vénéneuse à souhait. Il rencontre la fratrie Cody, ses oncles perturbés et vivant dans un monde un peu violent. Très vite, il comprend que Smurf est la matriarche d'un gang familial trempant dans une multitude d'affaires louches, il se laisse lui aussi tenter par cette existence et cherche à se venger de sa grand-mère, ayant laissée sa fille basculer dans la drogue. Et nous voici donc partit sur plusieurs saisons enchaînant les braquages foireux, les fusillades et trahisons, le casting principal se voyant régulièrement entouré de seconds rôles amenant du drama, et permettant d'approfondir le passé des personnages, grâce à de bons vieux flashback.

Animal kingdom possède ainsi une forme très classique, avec des arcs menant à des cliffhangers ramenant à des status quo, mais elle se démarque par son noyau dur, la famille, servant de ciment à toutes les relations que nous pourrons croiser au long du show. Bien entendu, il y a Smurf, qui intrigue, manipule et assassine quiconque voudrait lui prendre ses enfants, cela inclus les petites copines, les amis proches ou les agents fédéraux. Tout le monde meurt en se heurtant à la matriarche. Mais plus encore, les frères Cody ayant été élevés dans cette ambiance sordide, lorsqu'ils apprennent les manigances de leur mère, le plus souvent, ils finissent par les accepter! Joshua, nous servant de point de vue extérieur, tente de résister à cette emprise, mais se laisse tenter lui aussi. 

En tant que sérivers pour CàlT, Animal kingdom représente une potentialité énorme. Pour les protagonistes, incarner les membres d'une famille, aussi dysfonctionnelle soit-elle, permet de créer un lien puissant, on le retrouve un peu, mais souvent mal géré, dans Supernatural avec les frères Winchester. Un lien transcendant les trahisons, n'empêchant pas les haines et au contraire, les fortifiant. Malgré tout, au final, les membres de la famille se retrouvent, s'évitent le pire, mais ne cessent jamais de se faire du mal. Dans une telle configuration, intégrer la famille est un grand privilège, rare et empoisonné, indiquant également que les nouveaux arrivants pourront réchapper au funeste destin des étrangers au cercle. Nous pourrions aller jusqu'à imaginer un élément Famille (◎◎) permettant d'appeler un avantage/ Désavantage sous la forme d'un parent éloigné, amenant son aide mais rajoutant aux soucis du groupe. Idem pour les antagonistes, formant eux aussi une famille soudée, devenant alors de redoutables adversaires, car liés par de plus grandes motivations qu'un individu solitaire. La Famille devient un enjeu central du sérivers, influençant chaque épisode, amenant des vendetta sans fins, des besoins de rédemption, des manipulations pour étouffer ces derniers. 

Animal kingdom est une série intéressante, ancrée dans une réalité faite de gangsters, de violence, mais faisant aussi la part belle au drama, concentré ici dans l'affect dont sont privés les frères Cody, et leur besoin d'être manipulés/ aimés par leur mère. Au final, comme n'importe quel conditionnement instillé par un bête programme MK Ultra de la CIA, les gros durs sont dépendants de Smurf et lui passent toutes ses intrigues, incapables de s'en éloigner. Leur pire antagoniste est ainsi celle gouvernant leur vie. Une notion fascinante, que je vous encourage à éprouver dans vos sérivers! 



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