Jetons noirs, pour prendre les rênes de l'épisode!


Comme à la télé fonctionne selon le principe du transfert de dangereux jetons employés initialement par le Metteur/ Metteuse en scènes afin de donner force aux antagonistes, contrecarrer les efforts des participant.e.s, et il faut bien l'admettre, souvent rien que pour embêter ces derniers! Les jetons noirs tombent ainsi dans l'escarcelle de nos héros et héroïnes, qui peuvent par la suite les dépenser en bonus durant des scènes d'anthologie. Mais comme il est possible pour le Metteur/ Metteuse en scènes de simuler des effets cinématographiques grâce à ces jetons, il en va de même pour les participant.e.s, qui oublient négligent trop souvent leur capacité à prendre le contrôle de la scène. 

L'Ellipse, pour aller à la scène suivante
Si le Metteur/ Metteuse en scènes ne dépense que 1 jeton noir pour activer cette capacité, les participant.e.s devront pour leur part en défausser 3. Le pouvoir de l'ellipse reste cependant le même, à savoir sauter à la scène suivante, bien entendu à l'avantage de l'initiateur ou initiatrice. Face à une trop grande aisance d'action démontrée par nos héros et héroïnes, il sera tout à fait possible de conclure une scène d'évasion ou de bagarre en sautant directement à leur capture, menant à une scène d'interrogatoire. Bien entendu, une certaine cohérence doit être respectée, la scène interrompue n'aura menée à aucun dénouement favorable pour l'adversaire, mais si ce dernier avait pensé à cacher un détonateur sous sa casquette, celui-ci sera toujours disponible après l'ellipse... 
Il faut noter que, de par sa puissance, l'ellipse doit toujours donner un moyen de le contrecarrer à celles et ceux devant le subir. Dans l'exemple plus haut, probablement que les captifs auront été fouillés avant la scène de l'interrogatoire, mais un gardien aura très bien pu négliger cette fichue casquette. Je rappelle en effet que l'idée de jouer dans les sérivers implique quelques entorses à la plus élémentaire des logiques, et que le réalisme est plutôt à oublier. 

Il est possible que certains sérivers aux règles internes bien spécifiques - je pense à Dirk Gently, holistic detective - l'emploi d'une ellipse amène de vraies ruptures entre les deux scènes. De tels procédés doivent évidemment rester rares, réservés à des sérivers bien particuliers. Rien de plus perturbant en effet que de subir une succession illogique affectant la moindre action, et le bon déroulement d'un épisode.


Le Flashback, la collecte facile d'informations
Réservé aux participant.e.s, le flashback coûtera 2 jetons noirs et permettra de sortir de la scène en cours pour s'évader vers le passé de l'un d'entre eux/elles afin de se remémorer quelques pratiques souvenirs, par exemple d'une précédente rencontre avec un bad guy, ou du lieu où avait été enterré un objet qui s'avèrerait fort utile dans le présent. Oui, le flashback est un outil puissant permettant de débloquer bien des situations, il peut en outre être employé pour renforcer temporairement une valeur personnelle de +1 jeton, inspirant le/la participant.e qui trouve de la force dans son passé, le temps d'une scène promettant d'être riche en émotion. Attention cependant, si le flashback ainsi employé peut sembler bien commode, il se verra soumis à une rapide approbation de l'ensemble des participant.e.s, qui estimeront si l'intensité dramatique du retour dans le passé est suffisante.


La Narration extérieure, pour rajouter des points de vue
Encore une capacité réservée aux participant.e.s! La narration extérieure leur permet, en dépensant 3 jetons noirs, de décrire les actions d'un protagoniste extérieur à la scène. Avec un "pendant ce temps, à Vera Cruz", il leur est donc possible de préparer une future scène, a priori sans rapport avec leurs propres affaires, mais pouvant être rattachée, soit par eux-mêmes, soit en offrant une piste exploitable par le Metteur/ Metteuse en scènes. 
En nourrissant l'intrigue grâce à la narration extérieure, les participant.e.s s'offrent des opportunités et se voient récompensés par des retours, souvent indirects, mais devant être pris en compte dans l'épisode. Bien entendu, plus le personnage extérieur sera éloigné des préoccupations immédiates du groupe, moins les effets de cette capacité seront évidents. Mais, par exemple, la narration extérieure peut être employée pour décrire une scène précédente concernant uniquement un antagoniste secondaire en train de menacer le groupe avec une arme, et dans laquelle il aura très bien pu oublier de charger cette dernière. 

Le Deus ex machina, pour conclure
Pour 5 jetons noirs, soit souvent la moitié de ses ressources, le Metteur/ Metteuse en scènes peut amener un Deus ex machina dans l'épisode. Ce dernier est clairement le plus puissant outil à sa disposition, et il est fréquent que la structure et les règles du sérivers en soient durablement affectées. On pensera ainsi à l'apparition de la fumée noire ou de Jacob dans Lost, donnant à la série une orientation toute autre, affectant tous les belligérants. 
Il peut s'agir d'à peu près tout et n'importe quoi, faisant une entrée fracassante dans l'épisode, que cela soit un personnage sensé être mort, une révélation sur un élément central, une soucoupe volante ou une voiture qui parle. Son intervention aura tendance à conclure l'épisode sur un cliffhanger, un moment dramatique avec musique adaptée. Le Deus ex machina n'est donc pas à employer sur un épisode isolé mais plutôt dans le développement d'une série complète, en gardant bien à l'esprit que son usage ne doit pas être improvisé, mais plutôt mûrement réfléchi.


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