Coucou les sérivores! Il est assez fréquent que des clients me réclament des sessions découvertes du jeu de rôle dans le sérivers de Dowton abbey, l'un de mes show favoris, et à chaque fois, c'est la séparation entre l'aristocratie et son personnel qui prend le pas. C'est en effet la marotte du showrunner Julian Fellowes, non seulement dans Downton abbey, mais à dire vrai, dans chacune de ses autres créations. Cependant, si les shows connaissent souvent des audiences records, c'est également car de nombreux sujets sont abordés, ancrés dans des époques plus ou moins éloignées de la notre, mais faisant malgré tout échos. Je pense à l'homosexualité, abordée aussi bien dans Dowton abbey que dans the Gilded age, perçue comme tabou, criminalisée même, et amenant toujours des tensions parmi les protagonistes, avec de grandes souffrances, mais permettant de faire évoluer des personnages. L'émancipation des femmes est également un élément important dans les différentes séries proposées par Julian Fellowes, qu'il s'agisse des domestiques ou des aristocrates, c'est même l'un des points forts des shows, avec la présentation de personnages féminins forts, mais également d'autres, moins flamboyants, mais s'affirmant de différentes manières. C'est une constante dans les séries télévisées et les romans associés par cet auteur.
La formule Fellowes est toujours la même depuis son écriture du scénario de Gosford park, le film de Robert Altman, elle est assez simple, avec la notion de lutte des classes, se confrontant à celle des traditions au sein d'un système oppressif, mais accepté par toutes et tous - sauf nos protagonistes - Le succès est associé au décorum, nous présentant des environnements luxueux et des existences bien éloignées des nôtres, mais surtout aux interactions entre les personnages. C'est bien là que les filigranes se tissent, je pense à la question afro-américaine dans the Gilded age, avec une classe bourgeoise noire déjà en train de vivre une forme de ségrégation, et se développant malgré tout, avec la tentation de reproduire les traditions des blancs, subissant leurs jugements et devant, comme les domestiques, rester à leur place. Autour d'une problématique abordée frontalement, chacun des protagoniste prend en densité en amenant son opinion sur le sujet, souvent très tranchée, puis évoluant parfois, ou amenant des révélations sur le passé du personnage. Tante Agnes peut sembler intransigeante et assez tranchante, elle n'en reste pas moins très humaine et sensible, balayant le racisme envers la famille Scott par une mention à son éducation, faisant de la politesse une vertu s'appliquant à toutes et tous.
Bref, les intrigues proposées par Julian Fellowes sont certes tout à fait classiques, le plus souvent des imbroglios politico-économiques, mâtinés de tensions familiales, mais sa force réside dans sa capacité à employer ses nombreux protagonistes comme autant de porteurs d'opinions liés à leur époque, mais ayant la capacité d'évoluer sur le sujet, se distinguant souvent de la norme. Cette technique consiste à humaniser les personnages, particulièrement ceux que l'on aime détester, mais permet surtout d'aborder de nombreuses thématiques fortes, révélant des clivages se retrouvant généralement à notre époque.
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