Coucou les sérivores! Aaah les sixties, connues dans le monde anglo-saxon comme l'Âge d'or de la série télévisée, voici une décennie où les avis critiques se polarisent clairement, particulièrement chez nous, où le format est perçu comme une invasion culturelle américaine, un sous-genre indigne de la qualitative télévision française. C'est surtout l'apparition de shows différents, plus complexes dans leurs intrigues, et voulant montrer les changements sociétaux en train de bouleverser l'occident. Nous n'en sommes pas encore aux dénonciations des seventies, mais malgré tout, les comédies familiales commencent à pointer du doigt des modèles familiaux imparfaits, sous couvert de la comédie. Bien entendu, ce début de transformation s'opère dans les show américains, dont l'âge d'or se termine. Ce décalage entre séries américaines et européennes continuera encore longtemps.
En termes de genres, dans le monde anglo-saxon, ce sont les séries de science-fiction qui ont la côte. Lost in space aux US, ou Doctor Who en Grande-Bretagne démarrent dans les années 60, et resteront des classiques, tant dans leurs structures narratives que dans leur approche du genre. On englobe également souvent le terme fantastique avec celui de science-fiction, avec des séries comme Bewitched - Ma sorcière bien-aimée, combinant soap et fantastique, ou un nombre incalculable de séries basées sur les super-héros historiques, ainsi que ceux de chez Marvel. En France, ce sont les séries avec un fond historique, comme Thierry la fronde, qui connaissent le plus grand succès, et bien entendu, les séries policières font toujours autant d'audience. Il faut également noter l'émergence de séries produites dans d'autres pays, comme l'Australie par exemple, proposant des shows animaliers, ou encore le Japon et ses premiers anime.
Mais les années 60, c'est surtout l'arrivée de la couleur! Avec des technologies arrivant de paire avec les changements sociétaux, les grandes révoltes et bouleversements, se manifestant en filigrane, essentiellement via les séries policières. Les soaps de cette époque continuent à diffuser une vision idéalisée et toute américaine de la famille, et des valeurs capitalistes. Mais les choses changent, un peu.
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Pour CàlT, je pensais justement à ces deux aspects à transcrire en termes de jeu : L'arrivée de la couleur, et les transformations sociétales. Le premier élément est facile à mettre en place; Il suffit de visionner le film Pleasantville, de Gary Ross, dans lequel des teenagers des années 90 sont projetés dans un soap des années 50. Leurs comportements bouleversent le show en noir et blanc, ils amènent la couleur, la tolérance et la liberté de faire ce que l'on veut, dans la bienveillance. Bref. Pas mauvais film, un peu niais, le passage à la couleur représente tous les bouleversements possibles et imaginables, sur le plan individuel mais aussi communautaire. Une expérience très intéressante à reproduire en session de jeu de rôle. Et cela rejoins donc l'élément sociétal, plus simple à intégrer, et ayant clairement un intérêt pédagogique. Faire jouer dans le sérivers Avengers - pas les Avengers, mais Chapeau melon et bottes de cuir - avec un John Steed rétro, pour y intégrer en cours de route des éléments dans l'ère du temps, amène un mélange amusant, de l'incongruité pouvant interpeller les personnages comme les participant.e.s.
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On peut voir les séries des années 60 comme un prolongement de la naïveté idéalisée de celles de la décennie précédente, et malgré les formats traditionnalistes des grands networks américains, ou plus insidieusement, ceux de la production française, le ton change discrètement, en miroir de sociétés occidentales se transformant lentement. La violence sociale n'est pas encore là, l'american way of life prévaut, mais déjà, l'on sent venir les évolutions du monde.
Trop jeune pour avoir connu Thierry la fronde :-)
RépondreSupprimerLa Reine des épines!
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