Le problème de la [mauvaise] science-fiction

 

Coucou les sérivores! Lorsque dans le titre, je mentionne qu'il y a un problème, vous vous en doutez, ce n'est pas si grave que cela. Cela étant, un petit soupçon de qualitatif scénaristique serait bienvenue! La science-fiction et les séries télévisées, donc. Le genre est toujours étonnement clivant, avec ses amateurs et détracteurs, et en France, une singulière confusion entretenue depuis plusieurs décades fait que le public classe dans ce grand sac à peu près tout ce qui n'est pas Julie Lescaut ou Navarro. En soi, ce n'est pas du tout grave, mais du coup, il faut souvent redéfinir un peu le genre, avant d'aller dans le dur, avec les sous-genres de la sf. Bref. 

Ce que je désigne comme de la mauvaise science-fiction n'en est pas vraiment, grosso-modo, elle rassemble l'intégralité des shows actuels diffusés par SyFy, jadis Sci-Fi, qui pourtant proposa Battlestar Galactica et les premières saisons de the Expanse. Mais voilà le cœur de mon propos; A mes yeux, et dans sa définition première, la sf doit questionner, amener du grain à moudre aux problématiques que nous rencontrons, montrant des avenirs possibles. La pléthore de nouvelles séries sf, comme Vagrant queen, adaptée du comic book de Magdalene Visaggio et Jason Smith, annulée après sa première saison, ne transposent rien, n'interrogent sur rien. Les personnages sont des caricatures creuses, pouvant suffire à l'ensemble graphique d'un comic book, mais s'avérant nettement insuffisantes avec des comédiens et comédiennes. 


Ce genre de show, et sur SyFy, la liste est longue (exemple : Dark matter, Killjoys, the 100, Outpost, etc...), peut tout à fait séduire par son rythme, ou par l'apport d'éléments esthétiques décalés, la pauvreté de leur trame narrative, à base d'accroches tout à fait ordinaires et de cliffhangers mal amenés, ne suffisent cependant pas à maintenir ces séries à flot. Pourtant, les mécaniques inhérentes à la série sont appliqués, de manière peu finaude, mais il est toujours évident que des équipes travaillent sur ces shows. On y trouve invariablement de méchants tyrans possédant toutes les richesses, des miséreux, des héros et héroïnes souvent en marge de cette société, persécutés mais vaillants. En clair, le modèle Star wars et les gestes féodales dont il s'est inspiré a bien été retenu par les scénaristes. 

Et pourtant, tout cela manque d'enjeux réellement puissants, pour un network tels que Syfy, appartenant au groupe NBCUniversal, l'idée de perdre de l'audience trop rapidement incite probablement les producteurs à miser sur les formules à succès, celles des autres shows. Et nous nous retrouvons ainsi avec ce que je qualifie de bouillasse science-fictionnesque, des séries pouvant être regardables, surtout lorsqu'elles sont inspirées de comic books ou de romans, mais n'amenant que l'ennui pour celles et ceux qui, comme moi, cherchent de la dramaturgie, des univers étranges et angoissants. Je viens de terminer la saison 1 de Raised by wolves, sur HBOMax, et encore une fois, il s'agit d'une série clivante; Les uns estiment qu'il s'agit du renouveau de la science-fiction, les autres, dont je fais partie, voient plutôt là un nouveau jalon du déclin de Ridley Scott, nous présentant pour la énième fois des aliens étranges, des humains aux réactions irrationnelles, le tout dans un délire christique particulièrement ennuyeux. Et autant j'arrête de visionner les shows de SyFy après un épisode - souvent bien moins que cela - autant la déception face à une production HBO, dont les moyens sont bien plus grands, déçoit terriblement (ma critique ICI).  


Alors bien entendu que tout ceci n'est que ma perception toute personnelle de la chose. Je visionne toujours les pilotes de ces nombreuses séries, car si les producteurs tendent à faire montre de plus en plus de frilosité face à des questionnements pouvant choquer, et donc détourner - selon eux - leur audience, il y a de l'audace et des parts de marché à prendre. Un bon showrunner, un scénario solide, cela se voit fort heureusement encore bien souvent. Je repense à Star trek Picard, la nouvelle itération de cette franchise, par Alex Kurtzman, sur CBS, eh bien vous n'avez peut-être pas accroché, mais j'ai totalement adhéré au fan-service géant qu'est cette série. Patrick Stewart porte le reste du casting, l'intrigue y est classique mais introduit des éléments intéressants au sein de la société galactique qu'est la Fédération, le rythme est rapide, toutes les cases du cahier des charges sont cochées. Job done. Voilà, pas besoin de trop forcer pour amener un peu de densité dans un show de sf - dit comme cela, c'est éminemment simple!

Nous en revenons donc une nouvelle fois à cette problématique du produit de grande consommation, face à l'objet culturel, amenant son influence dans le giron de la pop culture. On ne va pas se mentir, les séries télévisées sont là pour vendre de la publicité, mais des chaînes comme HBO ou AMC soutiennent régulièrement des shows porteurs de messages, favorisant les questionnements. Des séries comme Westworld ou Watchmen nous entraînent dans des futurs hypothétiques assez glaçant, avec des intrigues riches et empreintes d'humanité, ce sont là de beaux exemples de ce que la science-fiction peut nous apporter. Gardons l'espoir, camarades! 


6 commentaires:

  1. Les séries que tu cite se laissent regarder, elles sont pleines d'incohérences, peut-être, mais un bon rythme suffit parfois à les rendre agréables.

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  2. C'est bien en tout cas que tu continues à visionner les nouveautés, il y a parfois des intrigues sympas.

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    1. Oui, on trouve de bonnes idées, même dans les pires séries.

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  3. Ce n'est pas que dans la sf, ces problèmes.

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  4. Pas folles en effet, les séries syfy.

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  5. SyFy, ce n'est vraiment pas un gage de qualité pour moi!

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