La série télévisée existe depuis les années 40, née sans surprise aux États-Unis et s'étant développée essentiellement dans ce pays, mais également en France et en Angleterre, à partir des années 50. Les genres se multiplient en suivant les évolutions technologiques, la série se nourrie beaucoup du cinéma, avant de l'alimenter à son tour.
Le noir et blanc reste longtemps la norme, et s'il est probablement difficile de lui attribuer un genre précis, le Western et le Policier priment, offrant de très nombreuses carrières et personnages mémorables. Nous nous souvenons de Zorro, Thierry la fronde ou encore Belphégor. Dès le départ, nous pouvons discerner les problématiques sociales et sociétales, qui sous-tendront toujours la production de nouvelles séries, toujours plus nombreuses. Il est donc difficile d'attribuer des spécificités au seul noir et blanc.
Malgré tout, dans le cadre d'une interprétation par le biais de Comme à la télé, nous allons tenter de définir quelques paramètres communs et proposer un genre noir et blanc.
La couleur arrivant dans les années 60, nous pouvons déjà délimiter le noir et blanc aux années 40 et surtout 50 donc, soit la période de l'après-guerre. Nous pouvons donc estimer que la propagande nationale allait bon train, et que les valeurs patriotiques étaient mises bien en avant. Les western et polars dominent le monde des séries télévisées, et sont employées pour renforcer les fondements du modèle sociétal dans lequel nous vivons toujours.
Jouer dans l'exagération
L'époque du muet s'achève, acteurs et actrices peuvent se lâcher! Il en va de même avec les participant.e.s d'une partie de CàlT, qui devront Surjouer. Une blessure superficielle? Le personnage doit paraître à l'agonie, il faut imaginer une musique dramatique à la moindre estafilade, quand à la vraie porte de la mort, c'est une scène se devant être digne d'une tragédie antique! La petite romance doit sembler être une véritable histoire d'amour, avec le grand A, les oiseaux chantent et si la comédie musicale n'est pas encore intégrée aux séries de cette époque, c'est le décor qui doit se conformer à l'exagération du sentiment amoureux.
- Par exemple, dans une classique scène de libération de la belle par son cowboy, une bouteille de gnôle traîne toujours à portée, afin de pouvoir se briser sur la tête d'un second couteau, toutes les portes sont ouvertes, le pianiste n'est pas inquiété par les pluies de balles et jouera en fonction des émotions du héros.
Bien Surjouer une scène, tout en faisant progresser l'intrigue, peut même rapporter ●, qui devra cependant être employé en lien avec la-dite scène.
Les gentils sont propres, les méchants pas trop sales
Les standards actuels des bonnes séries nous montrent des sérivers crasseux, des héros mal rasés, et parfois même, des protagonistes aux traits disgracieux selon la norme admise. Dans le noir et blanc, cela est inconcevable. Les gentils, qui seront souvent les protagonistes, sont bien habillés, ont de hautes valeurs morales (occidentales), un job, souvent dans le milieu de la loi, et interagissent généralement avec les individus de leur rang social. Les méchants pour leur part, sont très méchants, aiment révéler leurs plans diaboliques avant le dénouement, et sont eux aussi bien habillés, mais plus fréquemment avec des vêtements sombres. La méchanceté des séries des années 50 se résume à embêter les gentils, et se maintien à des niveaux de violence très bas. C'est également l'époque de séries comme Lassie ou Dragnet, prônant les valeurs d'une justice toute-puissante, où les bonnes actions sont récompensées, les héros sont des parangons de vertu.
La voix off
Dans les années 50, on guide les téléspectateurs en leur décrivant la trame par le détail. De nombreuses séries de cette époque s'attardent sur l'environnement, souvent une ville ou une région, en utilisant de longues plages narratives, une technique directement transposée de la littérature qui pourrait aujourd'hui nous sembler surprenante. Il faut prendre cela en compte, jouer une voix off qui offrira l'opportunité de poses dans l'action, ou faisant la transition entre deux grandes scènes. La voix off est en outre un bon moyen de désamorcer la tension de par son ton neutre.
Des sérivers entremêlés
Il n'est pas rare de vouloir mélanger les genres, et des aventures pourront vouloir intégrer le noir et blanc, le temps d'un épisode, en y incluant voix off, surjeu et autres codes de cette époque. D'autres voudront reproduire cette ambiance, mais altérée afin de mieux servir un propos, un peu comme dans la bande dessinée Blacksad, de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido.
Les plus ambitieux et ambitieuses voudront sans doute reproduire une trame à la Guiding light (Haine et Passion), qui aura démarrée en 1937 à la radio, pour être adaptée en 1952 à la télévision, et qui se conclura en... 2009, après 15762 épisodes!
Encore aujourd'hui, l'époque de la série en noir et blanc est empreinte de nostalgie et de clichés. Si la majorité des shows de cette époque ont perduré dans la décennie suivante, se colorisant également tout en s'adaptant aux changements dans les sociétés, nous retenons toutes et tous des images fortes de polar, à la Dick Tracy, ou de cowboys rigolards comme ceux de Bonanza.
Intéressant ces articles historiques!
RépondreSupprimerPlutôt méconnue cette époque.
RépondreSupprimerLe début des séries télé. Dingue.
RépondreSupprimer15762 épisodes, c'est vers ça que va Plus belle la vie.
RépondreSupprimerIntéressant article, je ne connaissais rien venant de cette époque.
RépondreSupprimer