The Continental, créer un underground puissant

 


Coucou les sérivores! La courte série dérivée de la saga cinématographique John Wick, produite par Peacock et réalisée par Greg Coolidge, Kirk Ward et Shawn Simmons s'est rapidement terminée, après trois épisodes de 90 minutes, proposant d'approfondir un peu plus cet univers d'assassins internationaux, de règles immuables - mais que tout le monde enfreint - et de codes faisant penser à celui de la piraterie. Pour l'occasion, l'action est recentrée sur le fameux Continental de New York, cette fois-ci dans les années 70 et avec seulement une poignée de protagonistes liés aux films. Pas de Keanu, mais un proto John Wick en première partie, nous faisant brièvement croire à une simple redite de ce qui aura fait le succès de la licence. Fort heureusement, il ne s'agit pas de ça, mais de la classique formule Vengeance/ Braquage, avec l'origin story de Winston Scott, cherchant à s'emparer de l'hôtel, aux mains d'un Cormac O'Connor incarné par un Mel Gibson en pleine crise de cabotinage extrême.

Bon, honnêtement, la série est correct, se laissant regarder malgré quelques longueurs et un braquage dont on voit toutes les grosses ficelles très en avance. L'action est omniprésente, tout le monde est badass, bien habillé et poseur, c'est du John Wick. 

Je profite de son visionnage pour griffonner quelques notes concernant ce qui a fait la force des films, cette mythologie des truands, encore une fois entièrement empruntée au monde fantasmé de la piraterie, avec sa Grande table, ses émissaires, ses armées infinies de porte-flingues et des traditions séculaires. Tout cela peut parfaitement se retranscrire dans n'importe quel contexte un tant soi peu urbain. The Continental nous montre en effet qu'au-delà du fameux hôtel et des groupes influents composant la Grande table, existent des organisations et groupes de truands plus ordinaires, ayant connaissance de ce monde souterrain, mais n'y ayant pas accès. Le personnage de Cormac O'Connor, petit truand local, semble bien avoir été "promu" par la Grande table afin de diriger le Continental, mais la majorité des seconds couteaux que nous découvrons se tiennent prudemment à l'écart des affaires de l'hôtel. 

Il y aurait donc deux mondes souterrains, l'un composé de voleurs, magouilleurs et mafieux ordinaires, avec une moralité plutôt grise, tandis que les organisations regroupées autour de la Grande table seraient plus sombres, unifiées et disposant d'énormes ressources à l'international. Les premiers formeraient autant de points d'entrées pour les seconds, et le cas de Gene nous montre qu'il est également possible de quitter la protection du Continental, bien que la porte de sortie dans ce sens semble plutôt généralement être une mort très graphique. 

Inclure cette structure de l'underground dans un jeu de rôle semble assez simple sur le papier. La Grande table serait une organisation tentaculaire, aux motivations plutôt obscures et sûrement avec des ambitions démesurées, disposant de sa propre monnaie, de règles et rituels pour chaque aspect de la vie de ses membres, ainsi que d'une influence à tous les niveaux supérieurs de la société. Face à cela, des groupes locaux jaloux, convoitant cette forme d'impunité totale, parfois prêts à soutenir les actions d'ambitieux inconscients, cherchant la vengeance ou le pouvoir. L'on comprend à travers les films et la série que la Grande table dispose principalement de moyens de rétorsion extrêmes, brisant non seulement la vie de ses adversaires, mais également leur famille et pour faire bonne mesure, tous leurs proches. 

En réalité, à travers différents jeux de rôles ayant développé de telles organisations tentaculaires, le fanatisme de leurs membres s'apparente fréquemment à une ferveur religieuse, je pense par exemple à la Fraternité écarlate dans le monde de Greyhawk. Ici dans the Continental, nous ne connaissons pas les fondements de la Grande table, ce qui pousse des assassins à se plier ainsi aux règles, au-delà d'une vie de privilèges. Nous y croisons des psychopathes, comme Hansel et Gretel, sans vraiment cerner leurs motivations à servir l'organisation. Mais comme nous voyons ici une préquelle aux films, peut-être qu'il existe des lignées entretenant les principes de la Grande table, un peu comme dans Vampire, la Mascarade, figeant les traditions dans un temps long, donnant ainsi l'impression d'une force immuable, éternelle, usant le plus souvent de son simple nom en tant que menace. Et c'est bien ce mystère autour de la réalité de la Grande table, qui lui donne toute sa puissance, on le voit d'ailleurs s'étioler avec la découverte de plusieurs Continental à travers le monde, et des rebondissements mettant en cause la nature sanctuarisée de l'organisation. 

Quoiqu'il en soit, j'espère que ces quelques lignes vous donneront des pistes pour développer une mystérieuse organisation, encore plus méchante que vos habituels méchants, dissimulée dans l'ombre et influent sur des sociétés entières!



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