Un problème de rythme (mais pas que)

 


Coucou les sérivores! Bon, il y a un problème récurrent dans les séries actuelles, et comme cela peut tout à fait affecter des sessions de jeu de rôle, c'est donc la source d'un article pour Comme à la télé! Ce bon vieux rythme, la dynamique, "faut qu'ça pop-pop-pop", pour paraphraser Ruby Rhode. S'il n'y en a pas, il est certain qu'après vous être endormi devant le show visionné, vous serez quelque peu refroidi pour continuer, et resterez insensible à la sortie de la prochaine saison. Idem dans un jeu de rôle, si vous avez somnolé tout du long, difficile de trouver la motivation pour y retourner. Bref, les raisons d'un manque de rythme peuvent être nombreuses, dans le cas d'une série, un réalisateur en mode touriste, trop grande intervention du producteur, scénario faiblement écris, mauvais casting. Et en voyant la photo de l'article, vous me voyez arriver; Je vais utiliser les criant exemples des séries DC pour faire un état des lieux, et tenter de trouver des solutions. 

Les archéologues d'un hypothétique futur où l'Humanité ne se sera pas autodétruite auront matière à parler sur le fait que Marvel studio aura réussie son coup, tandis que DC, quoiqu'il tente, ne fasse que suivre poussivement, et invariablement se plante en beauté pour ce qui est de la production de ses séries live action. Allez, on parle de Swamp thing, un personnage n'envoyant pas vraiment du rêve, mais dont le matériau originel aura eu droit à de très beaux runs. Ici, pas de chance, dès la sortie du pilote, DC fait le choix de stopper le show, avec pourtant un beau casting, mais malheureusement un postulat de départ faisant beaucoup penser à la vieille série Hulk des années 70. C'est cheapos, et si le manque de rythme n'est pas ici le problème majeur, il s'ajoute surtout à celui du manque de moyens, financiers, mais aussi scénaristiques. Abreuvé de séries qualitatives, une absence de démarrage en trombe ne pardonne plus. C'est triste, c'est comme ça.

Dans Titans, je pense que le manque de rythme s'associe à une absence d'attachement aux différents personnages. Qu'ils soient volontairement assez sombres, afin de contrebalancer les rafales de blagues lourdes de leurs équivalents Marvel, voilà une bonne chose. Mais le show est visionné surtout par les consommateurs de comic books (à nuancer avec les passionnés), du coup, ambiance pesante, drama à la chaîne et zéro empathie pour ces justiciers semblant tous vouloir mener leur vie loin des autres. Les arcs narratifs semblent assemblés de manière aléatoire, quelques scènes d'action saupoudrées de fan-service ne peuvent sauver Titans.

J'avais bien aimé les premiers épisodes de la saison 1 de Doom patrol, montrant des individus aux pouvoirs perçu comme des malédictions, et ne sachant de toute façon pas bien s'en servir. Bons scénarios, ambiance sombre mais également loufoque, un côté pulp. Malheureusement ici, c'est ce bon vieux manque de rythme qui aura raison du show, avec des longueurs trop fréquentes, des épisodes entiers inutiles, et encore une fois, un manque d'attachement à des personnages clairement antipathiques. En comparaison, même les show Marvel les plus médiocres parviennent toujours à correctement rythmer leurs épisodes, c'est souvent nul, mais ça avance rapidement, sans temps mort, et si les déluges de punchline crées des soupes bien indigestes, désamorçant tous les effets dramatiques, c'est tout de même regardable, malgré l'impression de néant ressentie par la suite. 

Bon mais quoi alors? Comment bien gérer le rythme? Dans l'univers des séries, comme dans celui du jeu de rôle, au-delà des problématiques liées aux médias eux-mêmes, je pense que nous pouvons résumer tout cela à un savant dosage. Il existe des formules en écriture, et en réalité avec l'expérience, donner le bon rythme va autant impliquer l'écriture de bons personnages, ayant des points d'accroche avec les protagonistes, qu'une variation dans les arcs en cours. Il faut créer un foisonnement de possibilités, découlant de motivations établies et cohérentes, et pas besoin de faire compliqué; Un antagoniste ayant des motivations "justifiables", avec des réactions humaines et des attaches émotionnelles suffira à motiver les protagonistes à l'action. En créant un foisonnement de possibilités autour d'eux, il ne restera plus qu'à les canaliser vers une piste d'action ou une autre, gardant les autres à l'esprit lorsqu'il faudra remettre une pièce et embrayer sur un autre arc. Dans les séries citées plus haut, à chaque fois, les protagonistes sont isolés et ne semblent avoir qu'une seule ligne directrice. C'est l'écriture des séries à papy, elle ne fonctionne plus, tant nous sommes habitués à mieux. 

Pour moi qui joue en improvisation totale, l'expérience prouve qu'en posant un univers pas forcément détaillé, mais riche en accroches, il ne reste plus qu'à donner de petites pichenettes aux pjs, afin de leur proposer une quête cohérente et bien rythmée, allant d'un pnj à l'autre, mais surtout, en les incluant dans l'univers. Bien entendu que ce tavernier aura entendu parler d'eux, en bien ou en mal, bien entendu qu'ils et elles seront les élus quelque part. Tout cela les incitera à avancer, à leur propre rythme, et il ne restera ensuite qu'à donner de petits coups de stress afin de ne pas sombrer dans la monotonie. En cela, maintenir le rythme s'avère bien plus aisé en jeu de rôle que dans les séries télé! 

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