Legion, le basculement dans les sérivers

Coucou les sérivores! Cela faisait un moment que j'avais envie de vous parler de l'un de mes show favori; Legion, de  Noah Hawley (réalisateur de la série Fargo), sur FX. Nous allons suivre les péripéties de David Haller, le fils du professeur X, fondateur des X-men, que nous ne verrons pas ici. David Haller est un mutant schizophrène, dont chaque personnalité possède des pouvoirs spécifiques! Un peu comme Crazy Jane dans le sérivers Doom patrol

Je vous encourage à visionner les trois saisons de Legion, qui si elle n'est pas exempte de défauts, dont certaines longueurs difficiles à passer, propose une intrigue de qualité, portée par un casting intéressant. Loin des séries et films sur les mutants, tout tourne ici autour du combat intérieur de David Haller contre Amal Farouk, un mutant classe oméga ayant parasité son esprit durant l'enfance, et passant d'allié incertain à ennemi mortel, sous le nom du Roi d'ombre. Toute une galerie de personnages vient appuyer des éléments totalement incongrus, donnant une saveur toute particulière à Legion, un peu comme ce qui est proposé sur Doctor Who.

Mais le plus intéressant, en tout cas dans l'optique de Comme à la Télé, est le basculement - ou plutôt les différents basculements - du protagoniste principal, certes schizophrène, mais dont les valeurs morales évoluent également, tandis que ses alliés des premiers temps deviennent des adversaires, menacés par la toute-puissance de Legion. Tout cela est instillé au fil des saisons, mais le gentil David Haller des premiers épisodes, luttant exclusivement contre le Roi d'ombre, ne tarde pas à comprendre de les membres de l'organisation sensée le soutenir ne valent guère mieux. Manipulations à tous les étages, révélations en cours de route, tout cela est plutôt classique dans une intrigue à tiroirs, mais dans Legion, outre les nombreuses zones grises, la découverte de ses pouvoirs par David Haller implique également la fameuse corruption des valeurs, et pas seulement par la présence d'Amal Farouk.

De fait, il est intéressant de s'interroger sur cette possibilité de la corrosion des bons sentiments parmi les protagonistes. Ici nous parlons de réelle toute-puissance, avec des pouvoirs permettant de contrôler le Temps et la Matière. Mais à des échelles moindres, est-il possible qu'une once de pouvoir puisse affecter un ou plusieurs de nos protagonistes, au point de les faire vriller? Et si cela advient, le percevront-ils? Dans Legion, nous voyons les alliés de la première heure chercher à contrôler David Haller, terrifiés par ses pouvoirs, est-ce la bonne chose à faire? La réalisation nous fait comprendre que oui, que ce sont eux qui sont dans leur bon droit. C'est ce fil rouge qu'il me semble intéressant d'appliquer, comme si les valeurs morales de ceux qui vrillent ne changeaient pas, alors que le monde autour d'eux en est affecté différemment, les percevant comme des antagonistes. 

La fin justifie-t-elle les moyens? Voilà un adage qu'il me semble intéressant d'appliquer dans un sérivers, non seulement à des antagonistes, mais surtout, à nos protagonistes, en se débrouillant pour qu'ils et elles ne perçoivent pas réellement les implications de leurs actions, les amenant à devenir les vilains de l'histoire. 






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