Infiniti, saupoudrer sa sf de mysticisme.

 


Décidément, je ne cesse d'être agréablement surprit par les séries françaises, en particulier celles osant cheminer sur les thématiques fantastiques. Ici avec Infiniti, une série en six épisodes réalisée par Thierry Poiraud, également aux manettes de l'autre très bonne série Zone blanche, nous découvrons ce qui, pour simplifier, est présenté comme un thriller de science-fiction. Bien entendu, les choses vont évoluer pour offrir un show très original, avec un dernier épisode vraiment surprenant. 

Avec comme ouverture un terrible accident à bord de l'ISS, nous basculons en mode film catastrophe à l'américaine, mission de sauvetage en urgence et mise en avant de l'ingéniosité humaine. Sauf que ce n'est pas un film américain, les intervenants sont internationaux, et l'essentiel de l'action se déroulera au Kazakhstan, au cosmodrome de Baïkonour. En parallèle, nous aurons une enquête sur des morts atrocement mutilés, non loin du centre spatial, avec très vite, l'identité d'une victime; Anthony Kurz... Actuellement à bord de l'ISS en perdition. 

Le mélange des genres pourrait être indigeste, il se marrie très bien ici, avec un soupçon d'espionnage, d'épopée spatiale et d'enquête sur fond de corruption. Et pour expliquer le titre de l'article, il faut également ajouter un peu de zoroastrisme, avec un prophète un peu particulier, et en quelque sorte, des prises de têtes fréquentes. C'est ce côté mystique, toujours en filigrane, qui va nous faire douter tout du long du show, sur la nature des évènements, les motivations des personnages. Le scénario se focalise sur certains protagonistes, détournant l'attention d'autres, nous guidant brièvement sur de fausses pistes. 

Mention Bien pour le casting international, dont le surprenant Daniyar Alshinov, un acteur kazakhe jouant un flic blessé, et finalement, faisant le job jusqu'au bout. J'ajoute que beaucoup de décors sont tout simplement sublimes, avec les vastes étendues arides du Kazakhstan, comme les décors de l'ISS, amenant un peu de claustrophobie.

J'avais déjà noté cette propension des réalisateurs français à employer des éléments fantastiques dans des séries aux genres ancrés dans le réel, déjà dans Zone blanche, mais surtout, pour rester avec une thématique sf, dans la série Mission. Là encore, bien que moins finement, on oscillera un moment sur la vraie nature du show. 

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Pour la technique dans CàlT, pas vraiment de directives à donner, mais plutôt un modèle à suivre, afin de dérouter les protagonistes. Utiliser une mythologie, réelle ou inventée, afin de toujours semer le doute sur la nature de l'aventure; Jouons-nous bien dans le sérivers de Derrick, ou est-ce Teen wolf? Facile à dire, mais particulièrement difficile à doser, pour obtenir un résultat respectant le propos de départ. Par exemple, plutôt que tout déballer genre culte chtulhien omniprésent, pourquoi ne pas lié l'aspect religieux au passé d'un protagoniste, retrouvant des choses sombres durant son enquête, liées à son passé et ne pouvant donc que difficilement être partagées avec ses compagnons. Pourquoi ne pas inclure un site de fouille archéologique aux découvertes controversées, juste à côté d'un projet de base spatiale? Les possibilités sont nombreuses, et il faut également prendre en compte que, pour beaucoup, la science est perçue comme une religion, et l'on sait ce qu'il se produit lorsque deux courants religieux se croisent. 

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Je vous recommande donc vivement le visionnage des six épisodes d'Infiniti, une série étonnante, très bien réalisée, avec cependant un rythme peut-être un peu lent. Une excellente surprise, et si vous souhaitez partager des idées autour du concept de mysticisme à inclure dans un contexte sf, n'hésitez pas à m'en faire part en commentaire! 

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